La Stelvio… Par quoi commencer ?
Ben déjà par dire que je pars avec un a priori parce que les trails d’aventourer je ne supporte pas… Parce que je trouve ça moche, que je suis court sur pattes et que je ne suis pas dentiste. Donc ça part pas si bien que ça...
Je sors de la concession avec Alexis Louit le taulier de Sud-Ouest Moto à Libourne, concession multi-marques. Les Louit en Gironde c’est quelque chose, c’est la famille qui tient 98% des bouclards moto à Bordeaux, Libourne etc… Si ce n’est pas un Louit c’est que c’est un des cousins, et ça depuis 3 générations.
Je dois récupérer une Stelvio modèle de base (sans les radars, sans les poignées chauffantes et sans bagagerie). Donc je sors du hall d’expo après avoir fait les papelards et reçu les 2 ou 3 consignes pour éviter les emmerdes possibles lors des essais. Sauf que c’est bien gentil mais si je ne pose pas les pieds par terre ça va vite s’arrêter c’te magouille. On me dit t’inquiète ça va te surprendre…
Ben effectivement première surprise, je monte sur le bouznif et en fait on ne s’assoit pas dessus mais « dedans ». Je fais 1m72 et j’arrive à poser les 2 pieds à plat, les jambes quand même bien tendues mais les 2 pieds à plat. Ce qui n’est pas le cas du Zorg par exemple qui fait la même taille que moi mais il est sur la pointe des pieds. Donc là je pense qu’on arrive à la limite, moins d’1m70 va falloir se mettre à la soupe.
Contact, ok moi je pensais être moderne avec le LCD du Griso mais là c’est la Guerre des Etoiles… Une dalle plutôt agréable mais info que j’aurai plus tard par Jean-Luc c’est qu’il faut faire gaffe parce qu’elle consomme à mort, donc ne pas trop jouer avec sans démarrer la meule.
Et donc on m’explique un peu de boutonnite qui finalement n’a rien d’exceptionnel. En plus des commandes classiques à gauche la commande du régulateur (dans le Lot ce n’est pas prêt de me servir…) et la commande des menus : les 2 journaliers, remise à 0 et la bulle électrique.
A droite pareil que d’hab et le bouton de changement de cartographie.
Top départ, premier rond-point c’est la surprise avec un frein avant de malade (oui c'est du Brembo mais quand même)… Un mordant agressif à utiliser avec un doigt dans un premier temps pour s’habituer. 10 bornes plus tard je pose le stelvio dans l’atelier et le lendemain go pour les 200 bornes vers Lentillac Du Causse.
On est sur le départ, avec Nat on attend Ricky & Sonia ainsi que Zorg & Hélène. Pour habiller la meule un gros sac sur la selle passager. C’est large et les grandes poignées supporte le truc sans problème, par contre pas moyen de foutre une sangle, les poignées sont « ouvertes » du début à la fin donc les sangles ne tiennent pas elles glissent vers l’arrière. Je suis obligé d’en passer une sous la selle passager et de la faire ressortir par les trous de fixation des valoches. Sans les valoches d'origine va falloir bricoler pour la logistique. Tout comme le V100 ces trous sont bien foutu et ne gênent pas la ligne générale de la moto. Je colle aussi au guidon mon support téléphone avec son chargeur, il y a une prise usb d’origine au tableau de bord (alimentation après contact).
(Bon là c'est pour le retour mais vous avez l'idée !)
Piti café et on se barre, on fait le plein. En tout y’a un peu plus de 22L de kéro, Il y a une jauge de quantité et aussi une indication d’autonomie (elle me donne 356Km après avoir fait le plein).
Les premières impressions sont super bonnes, on est bien assis et la position finalement pas désagréable du tout (pourtant c’est un trail d’aventourer, gna gna gna, gna gna gna…).
Je me prends au jeu avec en plus une bulle super efficace (attention je ne fais toujours qu’1m72 ça n’a pas évolué…). J’ai un peu de bruits dans le casque mais comme avec le Griso, par contre avec la bulle en position haute plus rien et sur les grands bouts de droit jusqu’à Sauveterre c’est vachement bien mais j’ai le haut de la bulle juste dans le champ de vision sur la ligne d’horizon donc pas terrible.
Ce qui est sûr c’est qu’avec c’te bestiole on avale les km sans s’en rendre compte. Je teste les différentes carto mais finalement je reste en « sport » tout le voyage. Le moteur est très agréable avec une super allonge et surtout un agrément très « guzzi » qui me donne la banane. La transmission est complètement absente, le cardan n’existe plus. Rétrogradage sauvage pour tester mais rien, aucune réaction habituelle d’une transmission par cardan. Le pont reste souple et je pense que l’électronique y est aussi pour quelque chose.
Il fait beau et on roule jusqu’à Fumel. On s’arrête pour bouffer après 130 bornes, ce qui est peu avec ce genre de meule.
- Premier constat j’ai un mal au cul terrible ! L’assise est bonne mais rapidement la mousse se fait oublier et j’ai l’impression d’être assis sur un skate depuis la 100aine de bornes à peu près. Je trouve ça dommage vu les mousses techniques qui existent.
- Deuxième constat quand je coupe le moteur ce n’est pas fait pour me déplaire… Sur une utilisation normale touring en cruisant à 100-120 compteur l’échappement fait un bruit de casserole que je n’aime pas du tout (pas souvenir de ça sur le V100).
Bouffe, conneries habituelles, mauvaise foi, vannes dans la gueule nécessaires et obligatoires lors de chaque sortie, café et on repart en ayant récupéré Alex & Vanessa. Vanessa qui est déjà ravie de sa position sur le strapontin du speed triple… Alex steuplé va lui acheter une meule…
Donc maintenant on attaque les choses sérieuses avec les virolos du Lot qu’on connait par cœur (terrain de jeu connu et reconnu depuis des années en ce qui nous concerne).
Bon ben là changement de mayonnaise, je tire sur le moteur et là ce n’est plus la même côté sonore le bruit est super bonnard et ça donne bien la banane. Mais dans les virolos avec changement d’angle rapide je me fais rattraper à l’ordre par la tenue de route. La moto en elle-même est super saine et c’est un rail. Elle ne bronche pas sur l’angle, la trajectoire ne change pas dans les courbes et on la pose où on veut, c’est une Guzzi en fait… Le problème vient je pense des pneus à tétines qui ne doivent pas avoir une carcasse très costaud. Les enchaînements ça va mais un pif-paf un peu rapide la banane disparait rapidos… Je ne me rappelle plus ce qu’il y a de monté dessus.
On arrive finalement à l’accueil des gîtes, ben une nouvelle fois c’était trop court. Je pose la meule mais ça y est c’est parti Lotoise in progress !..
Le dimanche matin plusieurs personnes ont pu l’essayer, les retours à chaud étaient plutôt bon avec sensiblement les mêmes impressions que moi. Mais ce qui ressort du Scudeux surtout c’est du « trop » partout, trop de frein trop de moteur trop d’électronique… Mais c’est générationnel on est quand même bien sur nos mid wife (nan détends toi Nat je parle de nos motos…).
Mais faut dire ce qui est, c’est une super meule et j’avoue j’ai vraiment apprécié à un point que j’ai changé d’avis sur ce genre de meule. Alors je ne vais pas mettre les 15000 balles dedans mais je réfléchie à un BTS aventourer ou un CAP dentiste… Chaipabien encore…
Dimanche aprem retour casba par le même chemin mais en mode balade. On a cruisé un peu moins vite et ce coup-ci je n’étais pas devant ce qui m’a permis de me laisser porter tout le trajet et c’était vraiment plaisant avec cette meule. J’ai rendu mardi matin le Stelvio après 500 bornes d’essai, je l’ai rendu avec un petit pincement tout de même parce que je me suis régalé et malgré tout ce qui me bloque c’est un super jouet.
Pour les plus réfractaires sachez tout de même que c’est une « vraie » Guzzi… Les finitions italiennes sont au top comme d’habitude. Y’a de la patte à joint qui dépasse des carters, y’a une fuite d’huile entre 2 carters (d’après le concess’ c’est depuis le début c’est une espèce de reniflard sous le résé qui pisse à chaud), les peintures ne sont pas les mêmes entre les carters et elle s’écaille (la moto à 1800 bornes).
Plusieurs Scudeux se sont déjà lancés dans l’achat, je pense notamment à Christian Hermouet présent ce weekend donc n’hésitez pas à le contacter pour un ressenti au long court. Sa moto en mode voyage :
Voilà c’était bien cool cette opération, j’attends maintenant de voir si Alexis va me recontacter pour me filer les PV que les essayeurs auront tenté de me fourguer… A la mise à 0 des journaliers avant de la rendre y’avait quand même un 204Km/h qui trainait, et c’était pô moi…
Zgood.